Dans l’armoire aux mauvais souvenirs, les orientations ratées et les opportunités manquées dans la vie politique occupent à coup sûr une place de choix. Mais ce qui se passe actuellement, notamment à travers les discours et les différentes prises de position des uns et des autres, alimente les polémiques de façon bien particulière. Les images nous sont, certes, habituelles en pareil cas. Mais de façon générale, les pratiques qu’on cultive n’ont pas visiblement la même carte d’identité, encore moins la même crédibilité.
Le paysage politique n’est pas à l’abri des dérives. Il y a de plus en plus d’intrus, d’importuns et d’indésirables. N’importe qui parle de n’importe quoi. Résultat : on se perd dans des circuits impossibles à tracer, encore moins à cerner. Que ce soit dans les déclarations, dans les jugements, ou encore les spéculations, le milieu est loin d’être moral. Il héberge, voire chérit et affectionne, des parties emblématiques. Parfois symptomatiques. Beaucoup se complaisent dans une ambiance de polémiques, mais aussi de règlements de comptes aussi cruels qu’injustifiés. Tout un monde qui participe à lui seul à donner une certaine insipidité à un environnement de plus en plus fomenté.
Il nous semble que certaines parties sont à présent définitivement intégrées dans la sphère des conflits, des affrontements et des altercations en tous genres. Tous les aléas et dépassements qui en découlent nous amènent à nous interroger sur les intentions et les motivations qui font ainsi courir les uns et les autres.
Mais au-delà des interrogations sur les raisons de ce déchirement, de ces discours qui frisent chaque fois l’inimaginable, c’est toute la raison d’être de la vie politique qui est aujourd’hui mise en cause. Il n’est pas si simple de séparer le bon grain de l’ivraie, mais il est clair que la place n’est plus réservée aujourd’hui à ceux qui réussissent loin des polémiques et des altercations.
Il faut dire que depuis les dernières élections législatives, les erreurs de casting se multiplient. De futurs parlementaires pas au niveau escompté, ou moins bons qu’on l’espérait. Qui n’aident pas vraiment à réaliser les objectifs du pays dans un contexte très particulier. Dans le lot, et sans être totalement exhaustif, les mauvais choix issus des urnes sont faciles à détecter.
A l’analyse des différents rebondissements et intrigues, il est évident qu’il y a un malaise. Mais certaines déclarations font un peu plus mal que d’autres. Comme celles mettant en cause des personnalités hors du commun. Elles ravivent un mal-être, une rancœur, voire un traumatisme. Mais rien, ni personne ne peuvent atteindre Bourguiba. Tout ce qui se dit, tout ce qui se raconte n’est finalement qu’une goutte d’eau dans l’océan. Rien de plus. Bourguiba est un géant que rien ne peut atteindre. Alors mauvaise approche, position étonnante, rancune gratuite, jugement de mauvais goût ? Les constats ont quelque chose de vertigineux et les maux du paysage médiatique et politique sont devenus récurrents. Un paysage en manque d’équilibre et d’honnêteté, avec un avenir en pointillé.